Dernière « Lectures Poétiques », à laquelle j’ai participé dans le petit studio de Radio d’Ici à Annonay en Ardèche, toujours avec les amis des mots Lionel et Rachel, ainsi que Léo à la technique.
Je récite une suite de textes sur la Loire, comme lors de l’enregistrement du mois de mars, « Loire en Variation ».
Léo nous ayant proposé de choisir des morceaux de musique, j’ai désiré faire connaître Jean-Louis Bergère, chanteur, auteur, compositeur, poète angevin. Il interprète ici « Ce qui Demeure »
Voici donc le lien de l’émission des Lectures de ce joli mois de mai
Ce texte à été publié dans la gazette du centre historique d’Annonay, Gazouillis, N°3, décembre 2022 à mars 2023. Cette gazette est affichée sur les vitrines de ce quartier. Elle est rédigée dans une perspective sociale et culturelle.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas publié sur ce blog. Depuis décembre 2022 exactement !
J‘ai pourtant des poèmes à remanier qui pourraient y être posté. Le temps m’a manqué.
Alors, je suis de retour avec un podcast du mois de mars, un enregistrement en direct à Radio d’ici, la radio locale d’Annonay, petite citée en Ardèche Verte.
J‘y déclame des poèmes en prose. Ils ne sont pas si récents. La poésie ne vieillit pas… Des poèmes inspirés par la Loire, chère à mon cœur. J’ai retrouvé un mini recueil de 19 poèmes sur ces paysages ligériens. Au prochain RDV, je continuerais peut-être la lecture de ces textes. En attendant, je vous livre sur ce podcast les quatre premiers.
Vous entendrez également les habitués des Lectures Poétiques : Lionel, le fervent animateur de ces rencontres joyeuses ; Rachel, qui nous fait découvrir des poètes aussi inspirants les uns que les autres ; et Line, qui agrémente les lectures de ses improvisations, toutes poétiques ! Éléonore n’était pas présente, mais nous pensions bien à elle. Et Léo ! N’oublions pas Léo à la régie. Sans lui, nos voix seraient sourdes !
Je vous souhaite une bonne écoute, attentive, relaxante, interrogative, dépaysante !
Quand la lumière nous traverse, après l’averse des sentiments, quand la lumière perce les secrets du cœur, joie, joie, joie ! Sur le mur enlacé par l’effusion des rayons de cette fin d’après-midi hivernale.
Et la pierre, noble pierre sans voix, pourtant porte le mystère jusqu’aux confins des âges, la pierre s’illumine comme un feu soudain allumé par le soleil vibrant de toute part.
Un chemin s’éclaire, une nouvelle voie, une nouvelle donne rentre dans le jeu de l’esprit. Un éclair instantané trouve la sinuosité ou s’insinuer profondément dans la conscience avec une resplendissante clarté.
Elle coulait de sa source à son estuaire sans conscience de sa destinée. C’était une rivière qui nous rappelait la fraîcheur toujours renouvelée de la vie. Qui s’y baigne une fois reçoit une douceur de vitalité pour avancer sans ramer dans les marécages de nos obscurités.
On s’y pose en silence auprès d’un rocher, ses rochers comme agglutinés par la force du hasard les uns contre les autres font parfois barrage à l’eau vive. L’eau qui nous survivra, secrète, courre d’amour et sans retour. Les rayons du soleil la pénètre avec une chaleur frétillante, réveillant le moindre petit poisson. On s’y pose en sérénité. L’on s’y laisse envoûter par la mémoire de l’eau et le scintillement des remous, le susurrement du ruisseau.
On s’y pose en joie contemplative. L’on reçoit ce que notre cœur accepte : la douceur vive d’une harmonie naturelle.
C’est un arbre majestueux que j’ai rencontré dans une forêt de résineux. Avec ses grands yeux d’ours bruns, il me regardait fixement. Comme s’il avait quelque chose à me raconter. Je l’ai bien observé, je me suis approché de lui, comme si on reconnaissait un ami laissé là depuis longtemps. J’ai caressé son écorce. J’ai senti sa résine. Je l’ai entouré de mes bras et j’ai perçu sa force, entre terre et ciel. Il était suspendu, là, depuis au moins cent ans, ses racines profondément enfouies dans le sous-sol de pierrailles. Il avait connu le siècle précédent, avec ses conflits, ses découvertes, ses libertés, ses progrès, ses changements incessants. Chaque écaille de son écorce portait les traces de sa mémoire. Il avait vu un maquisard se cacher contre son tronc pour échapper aux balles ennemies. Il avait vu des enfants jouer à cache-cache en tournant frénétiquement autour de lui. Il avait protégé de la tempête des amoureux transis. Il avait résisté au feu quand la canicule embrasait la forêt de pinède. Il était resté fort, noble, comme le roi inébranlable de ce territoire forestier.
Aujourd’hui, il sauvegardait le souvenir d’une nature fertile, abondante, généreuse pour les règnes animal, végétal, minéral et humain. Il nous montrait le chemin à prendre pour comprendre à nouveau la nature et la respecter comme on respecte ce qui nous est le plus cher au monde. Quand le plus précieux pour nous disparaît, on est triste, on est accablé de regrets, surtout si on n’a rien fait pour le préserver. Cet arbre, dans sa majesté séculaire nous murmurait simplement la vérité nue de l’interdépendance de toute vie sur terre. Il ne nous faisait pas la morale, ni une leçon, il nous offrait simplement sa sagesse de vielle écorce égratignée par les années. Retiendrons-nous son message bienveillant pour veiller sur lui et tous ses congénères, et tout son écosystème ? Pouvons-nous aussi lui montrer que notre conscience humaine est empreinte de sagesse.
Après plusieurs mois de relâche poétique, nous avons le plaisir de vous faire écouter à nouveau des auteurs amateurs vivant en Ardèche. Egalement, des découvertes d’auteurs plus ou moins connus, à travers des lectures d’extraits de recueils édités en livre.
Les Lectures Poétiques reprennent pour vous inviter à l’écoute attentive et laisser libre cours à votre imagination.
Voici le lien de la dernière émission du 4 avril 2024, avec comme poètes et lecteurs, notre cher animateur Lionel, notre découvreuse de texte, Rachel, et notre poète angevin, Fabrice.